Erevan et son histoire

Erevan a été la capitale de l’Arménie depuis 1918, la douzième si l’on compte celles qui lui ont précédées. On la voit telle qu’elle est érigée aujourd’hui sur une partie de la cité urartaéenne appelée Erébouni.

Sur le plan géographique, Erevan est située sur la partie ouest de l’Arménie, à l’est de la plaine de l’Ararat ainsi qu’en aval des gorges de la rivière nommée Hrazdan.

Vous l’aurez compris, on vous parle ici d’Erevan, capitale de l’Arménie ainsi que de son histoire. Suivez le guide :

Un cheminement sur fond de guerre

Avant d’être déclarée capitale de la 1ère république arménienne, Erevan passera par une évolution parsemée d’affrontements, d’incendies, mais aussi de séismes et ce, sur une période qui durera en tout 2500 ans.

On sera alors à la sortie de la 1ère guerre mondiale. Ce fût aussi pour l’Arménie l’époque de l’accueil des victimes du génocide arménien.

A partir du XXe siècle, la capitale Erevan connaitra une expansion rapide grâce à l’appartenance de l’Arménie aux 15 Républiques de l’ex Union soviétique, URSS.

Si durant la 1ère république, elle n’abritait que quelques milliers d’habitants, Erevan compte aujourd’hui plus d’1 million 200 milles âmes.

En moins d’un demi-siècle après son existence en tant que capitale de l’Arménie, Erevan a su devenir non seulement le siège des institutions politiques du pays, mais aussi son centre le plus important sur le plan culturel, industriel et artistique.

Erevan durant l’Antiquité

Erevan est une ville dont l’existence remonte à l’Antiquité, lorsque le Roi Argishti 1er aura ordonné la mise ne place d’une forteresse militaire destinée à le protéger des attaques en provenance du nord Caucase. On était alors en 782 avant J.C. A l’époque, Erevan portait encore le nom d’Erebouni.

Erebouni sera habitée durant un siècle avant d’être abandonnée. Le roi Rusa II ordonnera alors la construction d’une autre forteresse appelée Teishebani, plus au nord. C’est ainsi qu’Erevan devient la capitale de la province du nord, lieu d’entreposage des redevances collectées avant que celles-ci ne soient acheminées à Tushpa, le centre du royaume.

Si l’histoire d’Erevan n’est pas connue de manière précise entre le IVe siècle avant J.C. jusqu’au IIIe siècle après J.C., on peut néanmoins noter les évènements importants tels que le pillage et l’incendie dont la ville a été victime en 590 avant J.C., actes perpétrés par les Mèdes et les Scythes.

Ensuite viendra la reconstruction de la ville par le peuple des Orontides.

Erevan durant le moyen-âge

Entre le V et le VIe siècle, Erevan connait un développement important. Elle verra alors l’érection de sa première église, baptisée Saint-Pierre-et-Paul qui durera uniquement jusqu’en 1931.

Les Arabes deviennent propriétaires de la ville en 658 et en font la seconde agglomération après Dvin. Ce statut perdurera jusqu’au XIe siècle.

Les Arabes voudront convertir la population en masse, mais se heurteront à une forte résistance à tel point que le christianisme y restera une religion tolérée. La paix y perdurera jusqu’à l’avènement des révoltes de 740, époque de nouveaux incendies et pillages.

Il faudra attendre 850 pour qu’Erevan retrouve son autonomie et ce, sous la gouvernance d’Achot 1er, premier roi de la dynastie des Bagratides.

Erevan retrouvera sa place dans le royaume vers 920 et ce, sous le règne d’Achot II. Elle se posera ensuite comme étant le centre de l’Arménie orientale et ce, grâce à une expansion d’envergure en termes économique et militaire tout au long du Xe siècle.

Appartenant initialement au royaume des Bagratides, Erevan passera secrètement aux mains de l’empereur byzantin en 1023, puis deviendra propriété des Seldjoukides. Ces derniers profiteront de la mort du Roi byzantin Michel V pour s’emparer d’Ani, de la plaine de l’Ararat et d’Erevan, après avoir pillé, incendié et tué une fraction importante de la population.

Il faudra attendre 1201 pour que les Arméniens reprennent le contrôle de la ville et ce, grâce à une alliance avec la puissante Géorgie. Cette période marquera le commencement d’un âge d’or qui durera une vingtaine d’années pour la ville.

Arrive ensuite 1225 et les invasions successives des Mongols et des Turcs qui finissent maitres de la ville avec une nouvelle fois une certaine tolérance pour le christianisme.

En 1256, Erevan prend le titre de capitale de l’une des régions qui composent l’empire mongole, mais son développement sera contrecarré au XIIIe siècle par le nomadisme mongol et la conversion à l’islam. La famine qui frappera le territoire poussera alors la population à l’abandonner.

Les pillages et les invasions feront encore partie intégrante de l’histoire d’Erevan dans les années qui suivront sa renaissance.

Erevan dans les temps modernes

Entre le XV et le XVIIe siècle, Erevan ne connaitra que des évènements sombres notamment sa dispute sanglante entre les Perses et les Turcs. Elle subira encore les attaques des mongols et des Arabes durant les siècles suivants et même un séisme en 1679.

Erevan est occupée par les Russes en 1827 et connait une croissance telle qu’elle devient capitale de province et même gouvernement en 1849.

Erevan sera ensuite la capitale de la toute nouvelle République indépendante d’Arménie en 1918 et restera le centre du pays jusqu’en 1920. Ce changement radical de statut contribuera à la transformation totale de la ville.

Si elle perd son statut de capitale au profit de la Tbilissi en 1922, elle le retrouvera en 1936 avec l’avènement de la République socialiste soviétique d’Arménie, puis à son indépendance en 1991.

Durant les années 90, Erevan n’échappe pas à la crise économique, exacerbée par le blocus institué par la Turquie et l’Azerbaïdjan. Toutefois, elle reprendra son élan vers les années 2000, début de la construction d’un tout nouveau visage pour la capitale.