Le tapis arménien et ses spécificités
Quand on parle de l’Arménie, le tapi arménien est l’un des principaux arts décoratifs qui nous viennent à l’esprit. En Arménie, l’art du tissage s’est transmis de génération en génération, témoignant la tradition et la culture du pays. Découvrons ensemble l’histoire et les spécifiés du tapis arménien.
L’histoire du tapis arménien
L’histoire du tapis arménien remonte au 5e siècle avant JC. D’ailleurs, on retrouve le plus ancien tapis fabriqué par des Arméniens au musée de l’Ermitage en Russie, surnommé « Pazyryk ». Les experts internationaux ont mené beaucoup de recherches pour prouver que le tapis a été teint par le pigment « virdan karmir » et dispose d’ornements typiques du style urartien.
Depuis des siècles, les tapis traditionnels du pays sont fabriqués à la main par les artisans à base de laine de haute qualité et sont teints par des couleurs naturels. Par ailleurs, il faut savoir que chaque région du pays a son propre modèle de tapis, avec des ornements et une conception uniques. D’ailleurs, il est impossible de trouver deux tapis fabriqués à la main qui sont exactement les mêmes. Ils peuvent se ressembler au premier abord, mais chaque tapis est unique.
Au début du 19e siècle, le développement des infrastructures avec les ports des Etats européens ouvrirent le marché international aux tapis arméniens, dont la production connut un vif essor. Selon les spécialistes, le 19e siècle était « l’âge d’or des tapis arméniens ». A noter que les tapis sont classés selon la région principale de production, et portent le nom des villages ou des villes où ils ont été confectionnés.
Les spécificités des tapis arméniens
En général, le tapis arménien est considéré comme un élément d’Etat-territoire, comme les tapis orientaux. Toutefois, le tapis fabriqué en Arménie a ses propres caractéristiques. Selon le scientifique suédois FR Martin, le pays abrite des tapis « dragon ». Dans son livre « L’histoire des tapis orientaux avant 1800 », il a publié le « Goar », un tapis rare orné de dragon. D’ailleurs, les « tapis de dragon » sont parmi les modèles qui ont survécu à ce jour, que l’on peut trouver dans les musées de Berlin, Londres, Vienne, Budapest, Istanbul et le Caire. Certains exemples magnifiques se trouvent dans le Musée d’Histoire Arménienne à Erevan et dans le Musée d’Ethnographie d’Arménie à Saradarapat.
Le tapis arménien est connu pour ses couleurs éclatantes, ses motifs géométriques et ses symboles mystérieux. Il est fabriqué à travers tout le plateau du pays, et bien qu’il existe des similarités stylistiques, les artisans tissent des motifs spécifiques à leur région. Il existe donc de nombreux modèles de tapis !
La classification des tapis arméniens
Les tapis fabriqués en Arménie sont classés selon de nombreux critères :
Par temps de création
Le tapis le plus ancien entièrement conservé date de 1202. C’est un tapis arqué qui a été tissé dans le village de Banants, dans la région de Gandzak. Sur le tapis, on trouve une abside à trois tranchants identique aux absides retrouvés à plusieurs reprises sur des miniatures dans des manuscrits arméniens médiévaux.
On retrouve aussi les « tapis de dragon », ou « Vishapagorg », qui datent du 15e siècle, dotés de représentations des dragons et d’ornements stylisés.
Plus tard, on peut parler des tapis avec l’Arbre de Vie. Au 17e siècle, un modèle au type végétatif-géométrique apparait. Le 18e siècle a été caractérisé par les tapis à « octaèdres », qui atteignaient 6 ou même 8 mètres de long.
A noter que les collectionneurs divisent les tapis en deux : antiquités (créé il y a plus de 10 ans) et de collection (tissé pas plus tôt qu’il y a 100 ans).
Par territoire de fabrication
Jusqu’aux années 1990, les tapis originaires de Transcaucasie étaient définis comme des tapis caucasiens. Ce type de tapis fabriqué au 19e et au début du 20e siècle a été tissé dans les territoires où se trouvaient trois républiques transcaucasiennes à l’époque soviétique. Les tapis tissés au Daghestan appartenaient aussi à des tapis caucasiens.
Par zone de tissage
Erevan, Ijevan, Seva,, Bayazet, Zangezur, Leninakan et Stepanavan sont les principales zones de tissage de tapis de l’Arménie pendant le 20e siècle. C’est un modèle qui a été fabriqué à base de fil de laine de filature.
Selon la technique d’exécution
Quant à la technique d’exécution, les tapis fabriqués en Arménie se divisent en deux groupes principaux : velours et non pelucheux. Les arméniens fabriquaient aussi des tapis en feutre, mais ils étaient toujours appréciés par les tapis moins tissés.
La classification de MD Isaev
Dans son livre « Carpet Production of Transcaucasia », MD Isaev publie les premières classifications du tapis arménien. Il distingue les tapis du type Shirva,, fabriqués dans les villages arméniens des districts de Karamaria, Kirk, Kalagya et Ushtal. Il a également distingué les secteurs suivants tapis-montés : Loriysky avec les villages d’Ardvi, Bred, Lejan, Dseg ; Pambsky avec les villages de Shog, Uzunlar, Haghpat et Dseg ; Ijevan-Shamshadinsky avec la ville de Ijevan et les villages Verin Agdan, Ashtarak, Sevkar, Jarhech, Tauzkala, Ardanish, Djil, Agbulag, et aussi des villages de Dig, Khndzoretsk, Goris, etc.
Pourquoi acheter un tapis arménien ?
Vous faites un voyage en Arménie ? N’oubliez pas donc d’acheter un tapis arménien ! Certes, on les trouve à l’étranger, mais la sélection en Arménie est de plus en plus vaste. Et, cerise sur le gâteau, les prix sont très abordables.
Avant de commander votre tapis, n’hésitez pas à poser certaines questions au vendeur pour découvrir l’histoire et l’explication détaillée des symboles que contient le tapis. C’est un objet de décoration, certes, mais c’est aussi un œuvre d’art, puisqu’il y a une histoire et une signification derrière chaque symbole.
Vous l’aurez compris, la sélection de tapis est de plus en plus vaste. Le choix n’est pas donc facile à faire ! Pour être sûr de faire le bon choix, il est préférable d’être accompagné par un spécialiste qui vous aidera à éviter les arnaques. Les charlatans sont omni présents !